À l’Adresse     …à 21h

Dans une ambiance caniculaire, douze jurés s’apprêtent à trancher une affaire de meurtre. Seul un homme doute. Il s’oppose à l’unanimité qui enverrait ce gosse accusé d’avoir tué son père à la chaise électrique, rendant la situation caduque. La tension palpable ne tarde pas à faire transpirer les personnalités de ces douze hommes si différents, et peu à peu va faire fondre les certitudes de chacun. Coupable de parricide ou non, là n’est pas la question posée par ce texte que Reginald Rose a écrit après avoir été lui-même juré. Remarquablement mis en scène et joué avec brio (Gregory Nardella y est exceptionnel), ce « Douze hommes en colère » est le procès d’un système judiciaire où le doute doit être « valable » , de l’homme qui ne doute pas, aveuglé par ses propres certitudes. « L‘ennui dans ce monde c‘est que les idiots sont sûrs d‘eux et les gens sensés, pleins de doutes» disait Bertrand Russel. Au risque de passer pour un idiot, il ne fait aucun doute que cette année encore cette pièce sera un succès du festival.


                                                                                      Jean-Christophe Nabères

> « douze hommes en colère », de Reginald Rose, mise en scène: Fred Tournaire, l‘Adresse, 21h, 15€ (11€ carte Off, 8€ enfants), résa: 04 90 14 92 22.

Au Cabestan     …à 12h00

A bord d’un paquebot qui vogue en direction de Buenos Aires via Rio, l’impassible et inculte Mirko Czentovic, champion de monde d’échecs, attise la curiosité d’un joueur amateur et de ses comparses qui entendent défier le maitre. Seul contre tous, Czentovic bat les challengers en quelques coups mais lors de la revanche, se voit contraint au match nul par un mystérieux inconnu qui a conseillé ses adversaires. Quel n’est pas l’étonnement général lorsque cet inconnu dit ne pas avoir touché un échiquier depuis 20 ans…Michel Bernier interprète magistralement et, non sans une pointe d'humour, une œuvre parabole de Stefan Zweig, apologie de l’art et de la culture face à la barbarie. Captivant jusqu’à l’exaltation, le comédien se glisse avec talent dans la peau de chacun des personnages pour nous faire vivre un combat épique entre le froid Czentovic et le mystérieux joueur. Qui est-il? D’où lui vient cette science du jeu? Sortira-t-il vainqueur de cette partie dont l’enjeu est l’humanité?

                                                                                     Jean-Christophe Nabères

> « le joueur d’échecs », Stefan Zweig, par et avec Michel Bernier, au Cabestan (11 rue collège de la croix), 12h00, 14€ (10€ carte Off), résa: 04 90 86 11 74.