Au Paris  …à 16h30

Elle ose tout, Anne Bernex, et ça fait du bien. Avec ses faux airs de super nanny, cette humoriste qui s’ignorait jusqu’il y a peu, nous raconte ses déboires dans sa quête obsessionnelle de l’amour. Encore et toujours. Certes, mais cette femme là est folle et vous rendra fou d‘elle. Elle ne s’embarrasse d’aucun tabou et ça, quand c’est drôle, ça manque cruellement, au festival d'Avignon comme ailleurs. La féminité dans tous ses états, voila le thème de ce One man show, décliné avec une liberté de ton qui donne des crampes aux zygomatiques. Non contente de nous faire rire de ses péripéties, Anne Bernex revisite avec humour des titres de Piaf, Lama, ou encore Jane Birkin qu‘elle parodie de façon hilarante. Le bon prétexte pour découvrir qu’en plus d’être dotée d’un charme fou, cette blonde truculente chante sacrément bien. Le cocktail est réussi et le culot de cette femme risque de faire encore bien des émules au festival.

                                                                                     Jean-Christophe Nabères

> « Si j’osais », d‘Anne Bernex, mise en scène: Stéphane Eichenholc, au Paris, 16h30, 15€ (10€ carte Off, 8€ enfants), résa: 08 99 70 60 51.

A Notre Dame Lucernaire  …à 14h15

« Chacun de nous sait qu’il peut tuer l‘autre avec les mots » Camille Solal le sait mieux que personne et s’est fait un délice de traquer les vieilles biques, les ex-futures stars de la chansons, les cadres sup’ impitoyables, les gosses intenables, et tous ces personnages sur qui il fait bon se défouler bien que jamais on ne l’ose. Camille choisit soigneusement sa proie, la caresse dans le sens du poil avant de planter sa langue au plus profond. Car ça fait mal une langue, lorsqu’on sait la manier. Cette froide sincérité qui lui vaut tant de plaisir, elle nous l’enseigne, ou plutôt nous invite à la faire ressortir. On peut ne pas adhérer au propos et à la méthode, mais ce déversement de cruauté fait du bien à voir et donne envie de s‘y mettre. La comédienne si pleine de charme et d’énergie finit par livrer le secret d’un tel cynisme. Un indice? L’auteur et metteur en scène de cette pièce est psychanalyste.

                                                                                         Jean-Christophe Nabères

> « on peut se pendre avec la langue », écriture et mise en scène: Joseph Agostini, théâtre Notre Dame Lucernaire, 14h15, 15€ (11€ carte Off), résa: 04 90 85 06 48.

Au Cabestan   …à 13h45

Bernard Azimuth se complique la vie. C’aurait pu être le titre du spectacle de cet humoriste à part. Un spectacle qu’il affectionne et donne les jours impairs, en alternance avec son nouveau, « Ah »! . Un brin hystérique et complètement barré, le personnage (ou est-ce l’homme?) rappelle Louis de Funès dans le débit , les gesticulations et le coté névrosé. Le moindre petit rien devient donc un prétexte à la panique, et nous fait rire du beau bordel qui règne dans la tête du bonhomme. Du plus célèbre des gendarmes, Azimuth a aussi la rigueur dans l’écriture et le jeu. Des sketchs très travaillés pour un spectacle de haute volée, plus drôle à mesure que la petite heure vingt passe. Durant ce festival, ceux qui ne le connaissent pas ont l’occasion de découvrir un grand professionnel du rire dans un de ses plus grand succès…Après ça, vous aurez une irrésistible envie de rab d’Azimuth. Profitez-en, il est bon pour la santé.

                                                                                        Jean-Christophe Nabères

> « des équilibres », de et avec Bernard Azimuth, au Cabestan, 13h45 jours impairs, 16€ (11€ carte Off, 6€ enfants), résa 04 90 86 11 74.

Au théâtre les ateliers d’amphoux …à 16h15

Vous lisez bien, ce n’est pas une coquille mais une nouveauté de ce festival 2009 où drôle s’écrit avec 2 elles. Elles, ce sont Elsa Bertrand et Sylvie Gilles. Déjà à l’affiche du festival 2008 avec « Elles ont aussi beaucoup d’humour » de Nicolas Maury, les deux copines nous présentent le nouveau spectacle d‘un auteur décidemment friand de tout ce qui nous fait rire chez les femmes. Il met en scène deux comédiennes fraiches et délurées dans la peau d’une dizaine de personnages féminins tout en extravagance. Tour à tour seules ou à deux sur scène, elles jouent à se moquer des mamans coquettes, des mamies commères, des demoiselles d’honneur pompettes, des écrivaines nympho et tant d’autres bouts de femme hautes en couleurs susceptibles de chatouiller vos zygomatiques. Au final c’est une demi-réussite, deux comédiennes craquantes d’énergie réussissant à emballer un spectacle à l’écriture pas toujours hilarante.
                                   

                                                                                      Jean-Christophe Nabères

> « drôle avec 2 elles », de Nicolas Maury, aux Ateliers d‘amphoux (10-12 rue d'amphoux), à 16h15, 13€ (9€ carte Off, 9€ enfants), résa: 06 45 94 56 12.

À la Maison IV de chiffre  ...à 21h45

Il en a « plein le culte » Pascal Coulan. Comme le titre du spectacle qui lui avait valu un beau succès au festival d’Avignon 2007 et 2008. Pour ceux qui avaient adoré l’humour caustique du bonhomme, pas de panique ! C’est le même spectacle, renommé pour l’occasion, mais toujours aussi drôle. Pour ceux qui ne le connaissent pas, c’est une soirée de rire assurée. Au détour d’une dizaine de sketchs et portraits au vitriol, Pascal Coulan s’en prend à tout ce qui l’énerve dans notre bulle contemporaine. Plongé dans la peau de ceux qu’il tourne en dérision, il égratigne tour à tour les citadins propriétaires de 4x4, les chasseurs, les pseudo-écolos, l’intégrisme religieux à gros coups d’idées reçues et de caricatures pas si grossières. Avec une énergie communicative, il captive et taquine un public conquis par l’humour vif et provocateur de l’humoriste. A découvrir ou à revoir: Pascal Coulan, c’est l’assurance d’un drôle de one man show!
                                   

                                                                                        Jean-Christophe Nabères

> « J’aime tout le monde, mais presque », de Pascal Coulan, à la Maison IV de chiffre (26 rue des teinturiers), 21h45, 13€ (10€ carte Off, 5€ enfants), résa: 04 90 86 87 07.

Au théâtre du grand Pavois    …à 22h20

« D’où… tu sors… ce mec ?! » Pas exactement de nulle part. Vous l’avez peut-être vu dans feu Nulle part ailleurs présenter des chroniques d’une fine cocasserie. L’humour soigné de Thierry Samitier a déjà séduit les festivaliers. Avec « Ta gueule, je t’aime », puis « Concessions », apparaissait un olibrius du rire non identifié. Ce nouveau spectacle confirme le talent rare du bonhomme. Il y campe un personnage un brin pathétique mais désespérément drôle avec l’air de ne pas y toucher. Radin, looser, macho, prétentieux, obsédé, maladroit… ce gars là a tous les défauts, alors on ne se gène pas de rire de ses échecs perpétuels en amour. Dans un élan cathartique un peu barré, il nous raconte sa vie, étale sa vulnérabilité et sa naïveté enfantine et nous fait rire bien malgré lui. C’est une perle d’humoriste que ce Thierry Samitier, dont l’écriture ciselée n’a d’égal que le talent du comédien. Vous en ressortirez avec le sentiment d’avoir vu un grand.

                                                                                     Jean-Christophe Nabères

> « Embrassez-moi! », par Thierry Samitier, mise en scène: Françoise Falck, théâtre du Grand Pavois (13 rue de la Bouquerie), 22h20, 15€ (10,50€ carte Off et enfants),résa: 06 65 61 11 74.